Une crise sismique a débuté le 13 août 2010 au niveau des segments Famous et North-Famous. Sur l’enregistrement en fréquence de la crise sismique, on dénombre plus de 700 évènements sur une semaine et une énergie à large bande fréquentielle très élevée liée à un trémor. Ce trémor nous indique que nous avons enregistré une crise volcanique, il témoigne de la circulation de lave dans des fractures.
Distribution de la fréquence en fonction du temps des enregistrements de l’hydrophone LS (à 80 km de la crise) en haut et de l’hydrophone M2 (à 300 km) en bas pour les 13 et 14 avril 2010 (d’après Giusti et al, 2018).
Des séismes précurseurs sont suivis quelques heures plus tard par le choc principal, la sismicité est ensuite distribuée régulièrement dans le temps le long d’une bande de latitude comprise entre 36,5°N et 37,15°N. La distribution spatio-temporelle de la sismicité et de l’énergie à large bande de fréquence montre la présence de deux intrusions de dykes au nord du segment Famous.
Coupe effectuée dans la direction N10° en fonction du temps représentant la distribution dans le temps de la sismicité en bas et l’energie du bruit de fond des enregsitrments en haut. Les triangles blancs représentent la localisation des chocs principaux (source ISC), et la solution du tenseur obtenu par GCMT (Global Centroid Moment Tensor) pour les 4 évènements avec une magnitude supérieure à 5 (étoiles rouges). On peut y distinguer deux migrations de sismicité, l’une au sud (cercles rouges) et l’autre au nord (cercles bleus). Les encadrés en bleu transparent correspondent à des périodes d’augmentation des trémors (d’après Giusti et al, 2018).
La migration de la sismicité vers le sud est inhabituelle, car elle traverse la discontinuité non-transformante séparant les segments North-Famous et Famous. Une analyse gravimétrique à haute résolution montre la présence d’une structure allongée avec de faibles valeurs d’anomalie gravimétrique et la même orientation que la migration de la sismicité vers le sud, renforçant l’idée que cette discontinuité n’est pas une barrière structurelle à la propagation du magma. Il s’agit peut-être du premier événement d’intrusion détecté le long de la dorsale Médio-Atlantique Nord depuis l’intrusion du segment de Lucky Strike observée en 2001.
