Les données bathymétriques et gravimétriques (MBA) sont des indicateurs des processus lithosphériques et leur comparaison avec le taux de sismicité apporte des informations sur les limites d’influence du point chaud des Açores. Ces limites se traduisent dans la courbe de sismicité par l’augmentation du nombre d’événements avec l’éloignement du point chaud (nommé ATJ figure ci-dessous). Au nord des Açores, une limite identique à celle proposée par Goslin et al. (2012) à 43◦40′, a pu être identifiée. Cette limite est corrélée au gradient des courbes de la MBA et de la bathymétrie (Goslin, 1999; Goslin et al., 2012). Au sud, la limite suggérée se situe à 35◦40′ N.
La proximité du point chaud des Açores pourrait être considéré comme un nouveau paramètre pouvant influencer la forte activité sismique observée dans le régime sismique permanent de la zone MoMAR. Il est possible que cette proximité puisse augmenter le nombre d’événements de faible magnitude d’origine magmatique.
L’obliquité des supersegments au nord des Açores, c’est-à-dire la différence entre la direction d’expansion et l’orthogonal à l’azimut du segment, est en cohérence avec des segments très nourris en magma et essentiellement symétriques au Nord (figure en entête). Au sud, on a une forte obliquité qui pourrait également induire une activité sismique plus soutenue. Ainsi, l’influence du point chaud et une forte obliquité sont deux facteurs qui participent à l’augmentation du taux de sismicité et, par conséquent, ont un rôle prépondérant sur la dynamique de la dorsale.
Marion Giusti, 2019, Apport des données hydroacoustiques pour l’étude de la sismicité de la dorsale médio-Atlantique Nord, Thése de Doctorat de l’Université de Bretagne Occidentale.